LES HAIES EN SPIRALES   –  1996

 

 Le comité des habitants de Neder-Over-Heembeek, commune située à la périphérie de Bruxelles, est venu trouver Luc Schuiten pour lui confier un projet à réaliser dans leur commune. Venant de Bruxelles, l’accès principal vers Neder-Over-Heembeek, se fait à partir d’un noeud autoroutier, et une route que rien ne distingue des autres. L’urbanisation verdoyante de cette commune garde le souvenir d’une jolie campagne bordée de haies dont il reste encore quelques fragments. C’est à partir de cet élément du vocabulaire du paysage que Luc Schuiten va élaborer son projet. Il va en faire ici un signal d’entrée dans la commune, en la traitant selon une symbolique basée sur le mouvement et la spirale. Dans son projet les haies semblent éprises de liberté, sorties des sentiers battus et devenues haie sauvage, haie libre, haie folle. Elles se déroulent en larges rubans verts, comme si, découpées dans le paysage, elles avaient été retirées de leur site d’origine.  Ces deux bandes s’achèvent en deux spirales, opposées et complémentaires. L’une s’étend horizontalement devant les arbres ; son tracé est logarithmique, bidirectionnel et dextre. L’autre se développe verticalement derrière la rangée d’arbres existante ; son enroulement est une progression arithmétique, tridimensionnelle, du type vrille, senestre. Toutes deux partent d’un tronçon rectiligne, puis oscillent progressivement jusqu’à l’enroulement.