LE PONT 35, PORTE DE BRUXELLES  –  2002

 

La notion de porte trouve ses origines dans les fortifications de la ville médiévale. Cette notion est maintenant révolue, pourtant, elle pourrait retrouver une nouvelle signification en tant que point de repère caractéristique au franchissement de la limite d’une agglomération. Le tissu des infrastructures contemporaines permet de passer sans transition des campagnes aux agglomérations urbaines sans se rendre compte que l’on franchit la limite d’une zone précise. Cet état de fait banalise les émotions, déstabilise le voyageur et contribue à la perte d’identité de la cité urbaine. Il est maintenant important de retrouver les points de repères spatiaux et spécifiques à chaque ville, afin de renforcer l’identité et le caractère propre au terroir. La porte d’entrée d’une ville sur une autoroute doit s’exprimer à la fois par la continuité de la translation linéaire du voyage et la rupture nette du passage d’une zone de banlieue industrielle à la cité urbaine. Sur toutes les cartes géographiques, les lignes en pointillés indiquent les limites territoriales. Cette succession de petits points se déroule tels de longs rubans ininterrompus sur les plans routiers. Mais le long des paysages qu’ils traversent, ils n’en trouvent plus aucune trace. Un des axes de réflexion de la porte de Bruxelles est de retrouver dans la réalité d’un site bien concret, le passage de ce pointillé. A distance régulière se trouvent alignées des sphères, réalisées en treillis, couvertes de lierre. Ces boules vertes cernent le paysage, montent sur le talus, prennent le pont, le traversent, puis tournent brusquement en épingle à cheveux pour gravir la flèche d’une rampe à la structure de poutres en bois.