Inauguration des deux fresques ce 29 juin à Chambéry.
Dessin de Luc Schuiten,
Réalisation et suivi : Citécréation et tous ceux qui ont transposé ces dessins sur 50 mètres de haut.
DESCRIPTIF DE LA FRESQUE DES TOURS HABITARBRES À CHAMBERY
AUTEUR, LUC SCHUITEN ARCHITECTE PLASTICIEN
L’architecture de Dubuisson, fortement marquée par une conception année 1960 de l’urbanisme, a conçu des immeubles barres d’habitations influencés par Le Corbusier. La rénovation prochaine de ces tours offre une opportunité de donner à chacune d’elles une façade personnalisée aux accents plus contemporains. Une peinture murale a l’énorme avantage de transformer, par le jeu du trompe l’œil, la perception d’une façade sans pour autant toucher à sa construction et ainsi rendre réversible la transformation, si souhaitée dans le futur.
Sur chacune des deux tours s’élève des arbres en grandeur nature. Les dessins se situent dans des deux saisons, à des heures du jour différentes. La première tour évoque un grand arbre l’été en plein jour, tandis que le deuxième montre deux arbres reliés entre eux, à l’automne, à la tombée du jour. Les arbres sont habités à tous les étages par des locataires visibles aux fenêtres, sur les balcons, sur des passerelles dans des escaliers extérieurs. Une faune nombreuse constituée d’oiseaux, écureuils, chats, singes, elfes, gnomes et lutins occupe la canopée différemment suivant les saisons, tout comme les humains. La structure de l’arbre mélange l’aspect nature à une construction « archiborescente » nouvelle.
La représentation de ces arbres, peuplés d’une grande diversité de vie, s’inscrit sur la paroi extérieure des tours comme une transition entre la géométrie stricte et répétitive de Dubuisson et l’environnement naturel et sauvage de la nature. La représentation de la forêt ne cherche pas ici à se montrer la plus réaliste possible. Au contraire, elle se veut fantasmée et idéalisée pour mieux faire appel à l’imaginaire de ses habitants. Par la magie du dessin, les résidents des appartements appartiennent quelque peu à la fresque par leurs fenêtres. Ils passent de l’anonymat d’une fenêtre standard, multipliée à l’infini, à une ouverture située dans le contexte d’un immeuble construit à partir de matériaux vivants et peuplé par une faune accueillante et bienveillante.